Oui, je suis allé le voir... On ne se moque pas!! je voulais avoir ma propre opinion, c'est fait. Mis à part quelques parents, j'étais la personne la plus âgée parmi les spectateurs. Les enfants: allez lire la BD au lieu d'aller au ciné!!!
Imaginez un croisement entre un film Disney du genre "4 teckels pour un doberman" (ah non, après vérification sur google, c’est des bassets et un danois), "Les Visiteurs" sauce yankee, une animation à la Garfield ou les Chipmunks, et vous aurez une idée du film "Les Schtroumpfs". Allons droit au but : les puristes n’apprécieront pas. On est certes loin de l’univers de Peyo, mais l’esprit des lutins bleus n’est pas si lointain. L’histoire commence dans la forêt des schtroumpfs. Chanter en travaillant, jouer, schtroumpfer, la Schtroumpfette, le Grand Schtroumpf, allusion aux 4 doigts des schtroumpfs, le village des schtroumpfs - trop peu montré à l'écran, la création de la Schtroumpfette par Gargamel qui est rappelée, sont autant de références fidèles. Par contre, la salsepareille a été abandonnée au profit de baies bleus, allez savoir pourquoi.
Par un vortex spatio-temporel, voilà les schtroumpfs à New-York… Ils auraient pu faire un film avec les mêmes techniques tout en restant au Moyen-âge, avec une intrigue médiévale, comme on en voit dans Johan et Pirlouit… mais ç’aurait été "trop ringard" peut-être selon eux, ou alors (et cette explication me convainc mieux) les réalisateurs et scénaristes avaient peur qu'en se rapprochant trop de l’œuvre initiale les fans auraient été déçus en comparant avec la BD (on se souvient des déceptions des films d’Astérix). La déception aurait sans doute été plus grande, allez savoir. S'approprier un univers et l'adapter à un public n'est pas tache aisée. D'où le parti pris d'inventer un scénario totalement autre.
L’intrigue (cousue de fil blanc) est centrée sur le schtroumpf maladroit, avec toute une sauce indigeste de morale traitée de façon niaise sur "respecter et accepter la différence de l’autre", "partager", "ne pas s’enfermer dans une case", ici en l’occurrence la maladresse du schtroumpf maladroit. Alors, peut-être que pour des enfants ça passe mieux… En effet, des références à des films américain (E.T., films de gangs que je n’ai pas vu, Braveheart, 7 ans de réflexions, etc…), et ce jeune couple tout ce qu’il y a de plus stéréotypé à l’américaine me font dire que ce film est plutôt destiné à des enfants américains qui connaissent vaguement les schtroumpfs (par les dessins animées de Hanna-Barbera), voire pas du tout.
Poursuivons : dans une intrigue secondaire, voici les schtroumpfs qui redonnent confiance à un publicitaire, tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie de couple… WTF ! comme disent les djeuns. Et d’où vient ce laboratoire d’alchimiste en plein Central Parc ?
On peut cependant relever quelques détails amusants : la schtroumpfette qui s’extasie devant différentes robes de poupées, l’amourette du schtroumpf grognon avec une peluche MnMs qui dégénère en psychothérapie, l’origine de la déchirure à l’oreille d’Azraël.
Par contre, j’ai été écœuré de voir les schtroumpfs jouer à la guitare wii et batterie… il leur fallait absolument une séquence musicale fun sur fond de rock ?? Et pourquoi inventer un schtroumpf écossais, appelé ici "schtroumpf téméraire" ?... Le schtroumpf costaud a été refusé au casting ou quoi ?
Techniquement, les schtroumpfs en image de synthèse ressemblent à des peluches. Le chat Azraël, lui, est plutôt bien réussi. L’acteur qui joue Gargamel est excessif dans son jeu, il en fait des tonnes (mais j’entendais les enfants de 4 ans rire à chacune de ses gamelles, alors bon, soit… il est vrai aussi que dans la BD Gargamel est aussi ridicule que méchant). C’est donc un film destiné exclusivement à un public d’enfants, les pauvres.
Au final, un certain effort a été réalisé pour ne pas dénaturer l’esprit des schtroumpfs, mais leur univers médiéval et féerique en a pris un coup. On soulignera à l’intérieur du film 2 hommages à Peyo (cité comme le découvreur des schtroumpfs), avec en prime une pub pour Le Lombard.