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BONUS Mais, peut-on parler de Saint-Saëns sans évoquer son Carnaval des animaux? Saint-Saëns
avait interdit de concert cette pochade zoologique, qu'il considérait
comme trop frivole pour sa réputation de compositeur sérieux. Une clause
dans son testament lève l'interdit. C'est devenu son œuvre la plus
connue.
Il est tout naturel ici d'écouter un bout du requiem de Saint-Saëns. En 1877, son ami et mécène Albert Libon meurt. Dans son testament, il lègue 100 000 francs au compositeur si celui-ci lui écrit un requiem dans l'année. L'héritier composa le requiem en 1 semaine, dans un hôtel en Suisse. Il s'était mis au travail 10 jours avant l'expiration du délai. Il n'en reste pas moins un superbe Agnus que voici:
Cet opéra fut certes crée à l'Opéra de Paris, mais il a été conçu à l'origine pour la scène du théâtre d'Orange. Cependant, le ministre des Beaux-Arts avait décidé de reporter les travaux de rénovation du théâtre, ce qui compromettait l'aboutissement du projet lyrique. D'où transposition in-extremis pour la scène parisienne. Une semaine avant la première, Saint-Saëns prononçait un discours à l'Académie des Beaux-Arts où il encourageait les jeunes artistes à être eux-même et à ne pas succomber à "la mode".
Je vous laisse avec une caricature du compositeur :
Peu jouée et encore moins téléchargée (à l'exception de quelques tubes repris au cinéma ou dans des albums de variété), la musique de Saint-Saëns n'est pas dénuée de charmes. Il me semble ici approprié d'écouter la danse bacchanale de l'opéra Samson et Dalila (1876). (A mon grand regret, il n'existe aucun enregistrement des "Barbares" sur le net. D'ailleurs, la page Wikipédia est vide). Ayez la patience d'écouter jusqu'au bout, vous ne serez pas déçus du final tonitruant.
Dans la version originale, Marcomir le barbare germain est impressionné par la prêtresse Floria car il croit qu'elle est investie par le dieu Thor (et la déesse Freia pour sa beauté).
Thor, dont voici une gravure de l'illustrateur Johannes Gehrts (1855-1921) datant de la même année (!) - 1901 - que la création de cette tragédie lyrique dont nous suivons le récit tourmenté depuis quelques jours:
L'acteur et réalisateur Albert Dupontel s'est emparé avec fougue du chœur "Guerra guerra" de l'opéra Norma de Bellini (que je vous présentais hier), dans la scène barbare de la crêperie flambée de son film iconoclaste "Le Créateur" (1999), dont le sujet traite de l'angoisse de la page blanche, et que je ne saurais trop vous recommander :
Au temple de Vesta, le feu sacré ne devait jamais s'éteindre. De plus, les vestales se devaient d'être chastes. Celle qui manquait à ses devoirs était enterrée vivante. Ce culte avait déjà inspiré d'autres compositeurs d'opéra, dont l'italien Bellini et sa célèbre Norma (1831) où l'on voit également une vestale au cœur d'une intrigue amoureuse interdite. Mais si !! Vous connaissez TOUS Norma, vous l'avez déjà entendu dans des publicités et/ou des films, si si, la preuve:
Camille Saint-Saëns est nommé président de l'Académie des Beaux-Arts, et sa tragédie lyrique en 3 actes et un prologue, sur un livret de Victorien Sardou et Pierre Barthélémy Gheusy sera crée le 23 octobre à l'Opéra de Paris.
Voici le décor :
Mais au fait, c'est quoi cette "invasion cimbrique" ???
Vous pouvez retrouver en intégralité les divagations de M. Croche (l'antidilettante), sous la plume acerbe de Debussy qui était également critique musical. C'est un petit peu pour les happy few, et c'est par ici. L'avertissement de l'éditeur fait légèrement froid dans le dos:
"Les premières épreuves de ce livre étaient corrigées quand la guerre
survint. La ville où il devait être imprimé se trouva en territoire
envahi. D’où le retard qui malheureusement a suffi pour en faire un
ouvrage posthume."
Et en prime un portrait de Camille Saint-Saëns qui date de la même époque que la discussion des 2 posts précédents (1903) :
Voici ci-après une photo avec Debussy au piano, en 1893, chez son ami musicien et compositeur Ernest Chausson, lequel mourra quelques années plus tard, à 44 ans, d'une chute de vélo, la tempe ensanglantée...